Thaïs

La possibilité d'une île : la prévention

Les yeux ouverts

A bien y regarder, le jeu de piste de l'évolution vers la maladie recèle aussi de bonnes nouvelles.
Puisque la génétique n'explique pas tout, il n'y a heureusement pas de fatalité à la maladie.
A condition d'apprendre à nous protéger, par notre mode de vie.
En prenant un soin tout particulier pour notre intestin et son microbiote. En prêtant une attention amicale à son poids, et surtout à son tour de taille. En réagissant à tout moment mais si possible au plus tôt, dès l'avertissement du syndrome métabolique, stade réversible d'évolution vers la maladie et signal d'un risque de maladie à long terme. Et enfin en brisant le cercle vicieux de l'insulino-résistance.

Agir sur la cause, plutôt qu'attendre de traiter les conséquences

Face à tout problème, la stratégie la plus efficace est de s'attaquer aux causes, et pas seulement aux conséquences, qui n'apparaissent par ailleurs que plus tardivement.
C'est pourquoi la prévention - au sens de modifier le mode de vie - est d'un bénéfice considérable sur la santé.
Selon si les modifications de mode de vie ont lieu tôt ou plus tard, la prévention permettra d'éviter la maladie, d'en retarder l'apparition ou, si la maladie est déjà là de façon irréversible, de mettre en sommeil le développement de ses complications.

L'exemple du diabète de type 2 est typique du retard de prise en charge que la prévention pourrait éviter.
Son diagnostic repose sur une glycémie à jeun supérieure à 1,26 g/l - soit 25% au-dessus du seuil repéré dans le syndrome métabolique. Mais la maladie évoluant d'abord silencieusement pendant environ dix ans20, sa découverte est trop souvent tardive : faite par hasard à l'occasion d'une prise de sang, d'un symptôme21 ou d'une complication.
Or, la maladie tient sa gravité des complications, liées au dépôt de glucose sur des petits ou gros vaisseaux de notre corps, touchant le coeur, les yeux, les nerfs (des pieds et des jambes notamment), les reins. Le diabète de type 2 cumule ainsi un triste palmarès : 1ère cause de cécité acquise, 1ère cause d'amputation hors accident, une des principales causes de dialyse22, 2ème cause de maladies cardiovasculaires23.
Des complications dont beaucoup sont évitables par la prévention.
Car 80% des personnes souffrant de diabète de type 2 ont des problèmes de poids, également répartis entre surpoids et obésité24.

La prévention, c'est l'île contre la maladie.

20 9 à 12 ans, selon le rapport de l'ANAES (Agence Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé) sur les principes du dépistage du diabète de type 2, février 2003
21 Les seuls symptômes en sont la soif, la production excessive d'urine (polyurie), la fatigue physique (asthénie)
22 www.sante.gouv.fr
23 Donnée FFD (Fédération Française des Diabétiques), 2013
24 Donnée ENTRED (Echantillon National Témoin REprésentatif des personnes Diabétiques), 2007-10