Thaïs

Pourquoi on prend du poids?

Il n'est pas tout à fait naturel de prendre du poids.

Le début de l'histoire est relativement banal et bien connu : lié à un simple dérèglement de la balance énergétique de notre corps, sous l'effet du mode de vie1.
Alors, on prend du poids suite à des excès répétés et rapprochés de notre balance énergétique, entre

  • les entrées : nos apports alimentaires
  • et les sorties : le fonctionnement de notre corps au repos (le métabolisme basal) et notre activité physique.

Les cellules de notre organisme spécialisées dans le stockage des graisses (les adipocytes ou cellules adipeuses) grandissent en nombre puis en volume... et on grossit !

Plus tard en revanche, l'histoire de la prise de poids devient bien plus complexe.
Le simple dérèglement énergétique fait place à une maladie du tissu adipeux, qui devient inflammatoire, avec une résistance à l'amaigrissement qui s'installe.

On prend du poids quand notre balance énergétique est excédentaire

Le métabolisme basal, un acteur de poids qui gagne à être connu

A côté de l'alimentation et de l'activité physique, le métabolisme basal est la variable la moins connue de la balance énergétique.
Mais qui gagne à l'être davantage, pour régler son problème de poids.

Par fonctionnement du corps au repos, on entend tous les besoins énergétiques essentiels de l'organisme qui lui permettent de vivre : les battements du coeur, le fonctionnement du cerveau, la respiration, le maintien de la température du corps, la pousse des cheveux, la digestion, ...2
Parce que ces besoins minimaux pour vivre sont en fait très élevés, le métabolisme basal est la principale source de dépense d'énergie de notre organisme ... Bien loin devant l'activité physique (quotidienne ou même sportive), chez toute personne qui n'est pas particulièrement sportive.
Typiquement, il est de l'ordre de 60% de l'apport calorique chez un vrai sportif et de l'ordre de 80% de l'apport calorique chez une personne sédentaire (!) ...
Autant dire qu'au repos, nos cellules font du sport !

Incontournable dans la balance énergétique côté dépense, le métabolisme basal l'est donc aussi dans la lutte contre l'excès de poids. Qui pour être efficace devra maintenir un métabolisme basal haut, voire même l'élever.

Or nous ne sommes pas tous égaux en termes de métabolisme basal.
Il varie notamment selon le sexe (plus élevé chez l'homme que chez la femme), augmente avec la corpulence et diminue avec l'âge.
Son effet est particulièrement sensible sur le poids. Ceux d'entre nous qui ont un métabolisme basal élevé auront tendance à "brûler" tout ce qu'ils mangent ... et ne grossiront pas; à l'opposé, ceux qui ont un métabolisme basal bas seront enclins à stocker et grossir pour un rien.

Fort heureusement, il est possible d'agir sur le métabolisme basal pour l'élever ou le maintenir haut : par le mode de vie, où l'activité physique et l'alimentation jouent un rôle essentiel.

L'activité physique, qu'elle soit quotidienne ou sportive, contribue de façon majeure à maintenir haut ou développer le métabolisme basal : grâce à l'entretien ou au développement de la masse musculaire, beaucoup plus consommatrice d'énergie que la masse grasse.
Pratiquée de façon régulière, l'activité physique permet de maintenir le métabolisme de base à son niveau habituel. Pratiquée en exercices de longue durée (endurance), elle provoque une augmentation du métabolisme.

L'alimentation joue également un rôle clé dans l'entretien (ou pas) du métabolisme basal : au premier plan, en évitant ... toute restriction calorique forte, en particulier en glucides (sucres et féculents), source du glucose, supercarburant essentiel à notre organisme, et tout particulièrement à notre cerveau.
Car à défaut de couvrir nos besoins journaliers de glucose via les apports alimentaires, notre foie en fabriquerait de l'intérieur, en utilisant des composants non-glucidiques ... issus des protéines des muscles (néoglucogénèse). Soit une fonte musculaire, qui aurait pour conséquence une chute du métabolisme basal et favoriserait la prise de poids.
De façon insolite, c'est donc en ménageant des écarts que l'alimentation sera propice à l'entretien du métabolisme basal.
Autant annoncer le retour victorieux du chou à la crème dans notre assiette... De temps en temps !

 

1 Des facteurs hormonaux peuvent aussi intervenir (comme la prise de cortisone par exemple)
2 Pour simplifier, la définition du métabolisme basal choisie ici intègre la dépense d'énergie liée à la digestion (métabolisme post-prandial)